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DE LA VILLE DE PARIS.
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maiges et interestz; et au regard des proprietez de leursd, maisons, depuis le rez de chaussée en amont, qu'ilz n'estoient délibérez de les vendre, ne eulx en deffaire. Et sur ce ont requis estre oys en Justice. Ausquelz a esté dit et remonstré qu'ilz se tinrent de­vers lad. Court de Parlement, et que en icelle ilz se-
ront receuz à dire tout ce que bon leur semblera; et que neantmoings, pour le grant besoing que lad. Ville a de leurs maisons, elles seront dès à present prinses, démolies et abatues; à laquelle demolicion led. maistre Lienard Goulas s'est opposé, pour et ou nom de sond. pere.
XXXI. — Touchant la
i o février.
Le dix"10 jour du mois de Fevrier, Jehan Pocquet, pionnier, demourant à Paris, a fait marché aux Commis au gouvernement de la ville de Paris, de vuider et faire vuider par luy et ses compaignons les terres, gravois et immondices qu'il convient oster, pour faire la masse du pont Nostre Dame de [vers] la Tannerie, et icelle vuidange faire en parfond jusques aux sources des eaues, et lesd, terres, gravois et im­mondices porter et faire porter et mettre dedans les basteaulx qui seront ordonnez pour les mener hors; et au regard des pierres et plastras qui seront trou­vez en faisant lesd, vuidanges, led. Pocquet a pro-
MASSE DEVERS LA TANNERIE.
(Fol. 26 v°.)
mis les mettre et faire mettre es lieux qui luy seront monstrés par lesd. Commis ou de par eulx. Et oultre a promis mettre tant d'ouvriers a faire lad. vuidange, qu'elle sera faicte et expédiée en dilligence. Ce mar­ché fait moiennant le pris de six solz tournois, que pour chascune toise en tous sens de lad. besongné lesd. Commis en ont promis, et seront tenuz payer aud. Pocquet, soubz condicion que se icellui Poc­quet ne mect assez ouvriers à faire lad. vuidange, et que par ce l'ediffice en soit retardé, en ce cas, lesd. Commis pourront y commettre autres gens telz que bon leur semblera aux despens dud. Poquet.
XXXII. — Marché fait touchant les vuidanges.
11 février i5oo. (Fol. 27.)
Le unziesme jour dad. mois de Fevrier, Nicollas Des Marquaiz, Estienne La Vache et Pierre Serny, passeurs d'eaue, demourans à Paris, ont fait marché aux Commis au gouvernement de la ville de Paris de mener et faire mener par eaue, es lieux qui leur seront monstrés par lesd. Commis par deça le pon-ceau près Challeau(1>, et en iceulx lieux descharger à terre toutes les terres, gravois et immondices qui istront de la vuidange qui sera faicte pour faire la masse du pont Nostre Dame du costé de la Tannerye;
et pour ce faire bailler et livrer basteaulx en tel nombre et quantité que les pyonniers seront deue­ment fournis, et que par faulte desd, basteaulx led. ouvraige ne sera retardé. Ce marché fait moiennant le pris de quatorze solz parisis que, pour chascune toise en tous sens desd, gravois, terres et immon­dices qu'ilz auront mené hors et deschargé, comme dit est, lesd. Commis en ont promis et seront tenuz payer audict Des Marquaiz, La Vache et Serny,
XXXIII.
Reception de
15 février 15oo
LA PRINCESSE DE CASTILLE.
(Fol. 27 v°.)
de Madame la Princesse de Castille (2) luy faire la reverence, et que les rues esquelles elle passera se­ront tendeues, et que de par lad. Ville luy seront faiz presens comme on a acoustumé faire aux s" du sang royal; le tout en ensuivant et acomplissant le contenu es lettres envoyées de par le Roy ù icelle Ville.
Le quinzeiesme jour dud. mois de Fevrier, en l'Os-tel de la ville de Paris, où estoient les Commis au gouvernement de lad. ville, les Conseillers, Quarte­niers, bourgois et gens d'Esglise en grant nombre, a esté conclud que lesd. Commis, accompaignés desd. Conseillers, Quarteniers et bourgois en nombre compettent et honnestement habillés, yront au devant
(D Chaillot, près Paris.
O Probablement Jeanne (dite plus tard Jeanne la Folle), la seule fille de Ferdinand le Catholique et d'Isabelle de Castille qui vécût encore en 15oo. C'est en cette année même que fut conclu entre le» rois Louis XII et Ferdinand un traité d'alliance ayant pour but la conquête et le partage du royaume de Naples.